THE WLF

 

                    

                 

                

                 

Le meilleur ami de l'homme descend de loups qui auraient été domestiqués en Europe il y a environ 20.000 ans, conclut une recherche, écartant les théories selon lesquelles les premiers chiens seraient apparus au Proche-Orient ou en Asie.
"L'origine des chiens modernes se situe sur le continent européen, pas au Proche-Orient ou en Asie de l'est, et elle remonte à quelque 20.000 ans", insiste Robert Wayne, professeur de biologie évolutive à l'université de Californie à Los Angeles, un des auteurs de cette analyse génomique, dont les résultats sont parus jeudi dans la revue américaine Science. 

"Les anciens loups en Europe avaient un lien de parenté directe avec les chiens, ce qui permet de faire correspondre l'évolution génétique de ces animaux avec l'histoire archéologique", explique-t-il, soulignant que "l'Europe est l'endroit où les restes des chiens les plus anciens ont été jusqu'à présent retrouvés".
Aucun reste canin datant de plus de 13.000 ans n'a jamais été mis au jour au Proche-Orient ou en Chine, souligne l'étude.
Pour cette recherche, les scientifiques ont analysé de l'ADN mitochondrial (transmis par la mère) retrouvé dans des ossements de dix loups et de huit chiens anciens, la plupart originaires d'Europe. Tous ces animaux ont vécu il y a plusieurs milliers d'années, dont deux il y a plus de 30.000 ans.
Ils ont comparé ces anciens ADN avec celui des génomes de 77 chiens domestiques, de 49 loups et de quatre coyotes modernes, et ont déterminé que les chiens d'aujourd'hui étaient génétiquement apparentés à des loups anciens ou des chiens venant d'Europe, mais avec aucun des loups contemporains.
Ils en ont conclu que les chiens descendaient d'anciens loups en Europe, qui sont aujourd'hui éteints.
Origine chinoise des chiens ?
Selon le professeur Wayne, la domestication des loups, le plus grand carnivore jamais domestiqué par l'homme, s'est probablement produite parmi des groupes de chasseurs-cueilleurs plutôt qu'au sein de communautés sédentaires qui se sont développées avec l'essor de l'agriculture il y a quelque dix mille ans.
Les loups devaient d'abord suivre des groupes de chasseurs et se nourrir des carcasses qu'ils laissaient derrière eux. Au cours du temps, ils se sont rapprochés de ces humains "pour finir par évoluer ensemble", selon les auteurs de l'étude.
Leur déplacement avec les chasseurs peut expliquer leur divergence génétique, qui a conduit à l'apparition des chiens, relèvent-ils.
En devenant des animaux en constante migration, ces loups ont abandonné leur sens de la territorialité et se sont reproduits avec une plus grande diversité de loups.

Robert Wayne reconnait que cette étude ne va pas mettre fin à la controverse scientifique sur l'origine des chiens.
"Ce n'est pas la fin du débat sur la domestication du chien mais nous avons désormais un argument persuasif à opposer aux autres hypothèses sur l'origine de la race canine", juge-t-il.
Il faudra confirmer ces résultats, concède-t-il, avec une analyse des séquences génétiques du noyau des cellules, un échantillon génétique beaucoup plus étendu, et cette tâche ne sera pas aisée, car l'ADN nucléaire dans des restes anciens tend à se dégrader.
Cette analyse plus complète de l'ADN ne changera pas toutefois les principales conclusions de la recherche mais révèlera davantage de détails, selon le chercheur.
Des scientifiques ont aussitôt rejeté les résultats de cette étude. Pour Peter Savolainen, professeur au Royal Institute of Technology à Solna en Suède, ces travaux n'ont pas examiné d'échantillons provenant d'autres parties importantes du monde. 
"Si vous ne regardez que des échantillons en Europe, naturellement vous ne pouvez que conclure (...) que les chiens sont d'origine européenne", ironise-t-il.
"Nos données pointent vers une origine chinoise des chiens et je reste assez persuadé que c'est l'endroit", explique ce chercheur à l'AFP, rapportant que plusieurs branches dans l'évolution des chiens sont uniques à la Chine. "Vous ne les trouvez nulle part ailleurs", a-t-il insisté. 
(Source Internet)

Dès le Moyen Âge, le royaume s'organisa pour lutter contre le loup. Fut ainsi instituée la charge de Grand louvetier de France dont on trouve trace dès l'an 1308 et qui fut officialisé par François Ier en 1520. Il prêtait serment de fidélité entre les mains du roi et les autres officiers de louveterie le prêtaient entre les siennes.

Chasse au loup                         

C'est que la chasse au loup est un privilège, « l'une des plus belles chasses de toutes les autres » pour reprendre les termes de Jean de Clamorgan, auteur d'un des tout premier traité consacré au sujet (1566). Peut-être parce que comme disait Gaston Phébus, « ils ne se plaignent pas quand on les tue ».

Comme le Grand Louvetier devait rester avec le roi, il se choisissait des lieutenants pour le représenter dans les provinces, et il leur délivrait des commissions à cet effet. Aboli en 1787, la charge est remplacée par celle de lieutenant de louveterie, nommée par les Préfets. C'est eux qui organisent les battues et mènent la guerre contre le loup. En 1815, une battue dans la Nièvre regroupa près de 9300 hommes ! A partir de 1840, la France cessera d'organiser ces battues.

C'est que la seconde moitié du XIXe siècle, voit la population de loups fondre. Il faut y voir moins par l'action des louvetiers que des différentes campagnes d'empoisonnement dont les premiers exemples remontent au XVIIIe siècle menant à sa disparition quasi-totale du territoire national.

Peut-on dresser un bilan de la louveterie au cours de ces treize siècles d'existence ?

Un tel bilan est très difficile à dresser mais nous pouvons néanmoins constater que la louveterie a tout d'abord contribué à réduire la pression et l'expansion des loups - non pas à les éradiquer.
Et ensuite,dans les cas de crises graves, quand certains loups attaquaient l'homme, la louveterie a contribué à plusieurs occasions à mettre fin, souvent plusieurs mois après, aux ravages de ces « bêtes », ces « loups ravissants », « animaux carnivores qui, de la gueule ou des griffes manifestent leur rage », selon Isidore de Séville.

 

Suite à la révolte des Camisards, très proche dans le temps et dans l'espace, et à l'aventure de Louis Mandrin, bandit de grand chemin ayant sévi dans le Vivarais et le Gévaudan et qui fut roué vif le 28 mai 1755, la plupart des armes à feu et des armes longues (armes de hast) avaient été confisquées dans la région.

Les paysans utilisèrent donc pour se défendre le fameux couteau aveyronnais, devenus par la suite le Laguiole, emmanchés et faisant alors office de baïonnette.
La plupart des vachers et des bergères étaient équipés de cette arme de fortune ou d'un simple bâton ferré.

De grandes battues furent néanmoins organisées assez rapidement sous la direction du capitaine major de Clermont, Duhamel sur ordre du Conte de Moncan, gouverneur militaire du Languedoc... le 7 février 1765, par exemple, une battue mobilisa 73 paroisses du Gévaudan, 30 d'auvergne et 18 du Rouergue... soit plusieurs milliers d'hommes sans le moindre résultat.
Duhamel, qui trouvait prétexte à ces chasses pour mener grand train sur les deniers publics, fut donc remplacé par les Denneval, père et fils, des gentilshommes normands qui étaient considérés comme les meilleurs louvetiers de France. Ils comptaient plus de douze cents loups à leur tableau de chasse et avaient, notamment, débarrassé la Forêt Royale
d'Eu, en Normandie, des loups qui l'infestaient. Ils étaient accompagnés d'un valet, d'un piqueur, de six limiers et de deux grands chiens dressés à tuer le loup.

Les Denneval abattent assez rapidement plusieurs loups, dont certains de belle taille, mais le massacre continue de plus belle. Ils sont donc contraints de demander l'appui de l'armée pour organiser des battues.
Malheureusement ce sont les dragons qui sont envoyés en renfort... les mêmes dragons qui avaient, dans la région, commis de nombreuses exactions, connues sous le terme évocateur de " dragonnades ", à l'occasion de la révolte des Camisards... Ils sont donc détestés par la population qui, malgré la menace de la " bête ", prend un malin plaisir à les lancer sur les plus mauvaises pistes.

Les Denneval, plus habitués au calme terroir normand qu'aux sauvages monts du Gévaudan, sont totalement découragés et les gazettes anglaises publient des railleries visant l'armée française dont " Cent vingt mille hommes ont été tenus en défaite par un seul animal inconnu qui après avoir dévoré 25 000 hommes et avalé tout le train d'artillerie s'est trouvée le lendemain vaincue par une chatte ! "
Les Allemands, de leur coté, proposent leurs services de leurs lansquenets dont ils ne savent trop que faire. Denneval malgré les pleins pouvoirs qu'on lui a octroyé et des effectifs de plus en plus importants et dispendieux ne réussit à abattre que quelques vulgaires loups. Il est contraint, sous la pression générale d'abandonner la partie et s'en retourne furieux en Normandie.

On le remplace donc par Antoine de Beauterne, porte arquebuse du Roi et Grand Louvetier du Royaume... accompagné de 14 gardes chasse, d'une meute de plusieurs dizaines de chiens, de limiers et de quatre grands chiens de la Louveterie Royale qui ont chacun tué plusieurs loups.
Les battues reprennent de plus belle avec l'aide des cavaliers de la maréchaussée dont la plupart des " Gendarmes " sont issus du terroir...
le 9 août 1765 l'une d'entre-elles mobilise 117 batteurs armés, plus de 600 hommes et presque une centaine de chiens. Sans le moindre résultat.

                     

Le 16 août, deux garde chasse assermentés de sa majesté, Lachenay et Pélissier, sont mis en joue par les frères Chastel. Ils reprochaient à ceux-ci de les avoir sciemment dirigé avec leurs chevaux dans une fondrière où ils manquèrent de perdre la vie. Les deux frères hilares les laissèrent se dépêtrer sans intervenir. Après une vive altercation, qui manqua de très mal se terminer, les deux frères Chastel sont emprisonnés du 21 août au 2 septembre.
Etrangement pendant la période allant du du 17 août au 2 septembre la bête ne fait aucune victime et n'attaque personne. Les frères Chastel sortent du cachot, probablement grâce à une intervention haut placée, une douzaine de jours après y avoir été jetés sans ménagement. A cette époque, une douzaine de jours de prison pour tentative de meurtre, voies de faits, injures et menaces sur deux personnes détentrices d'une parcelle, fut-elle minime, d'autorité royale, semble une peine fort clémente. On fouettait, mettait au fers et envoyait aux galères pour beaucoup moins que cela. Malgré leur misérable condition, les deux frères semblent donc bénéficier d'une protection occulte assez considérable. Il est vrai qu'ils sont tous deux, à des degrés divers, au service personnel de Madame d'Apcher de Chateauneuf, une proche parente du Marquis d'Apcher (ou Apchier).

A la fin du mois d'août 1765 un loup énorme et noir est tué par le garde Rinchard au bois noir à proximité de Paulhac.

On attribue donc cette accalmie à ce fait et on pense que la " bête " a été tuée.
Mais le 2 septembre la bête se manifeste à nouveau tuant une fille à Diège près de Paulhac, puis le 6 à Lorcières où une fillette est secourue et a la vie sauve et enfin le 11 où elle attaque, ce qui est exceptionnel, un teinturier nommé Boudet et ses deux muletiers, les frères Gouy, qui conduisaient de la marchandise de Saint Flour à Langogne. Ils sont chargés dans une gorge à l'ouest d'Auzenc à vingt minutes de Paulhac, à proximité de ce qui est aujourd'hui la maison forestière du Mont Mouchet. L'un des muletiers parvint à toucher la bête d'un coup de fusil... mais celle-ci le renversa et s'enfuit vers le bois de La Pauze.
 

Antoine de Beauterne arriva rapidement du Besset et questionna les trois hommes qui purent donner une description assez précise de la " bête " : " Elle était de la taille d'un veau d'un an, beaucoup plus souple qu'un loup, avec une longue échine fauve rayée en long d'une bande plus sombre et tachetée de rougeâtre sur les flans et le ventre, avec une sorte de crinière noirâtre se prolongeant sur le cou, une forte gueule très large et une queue assez longue qu'elle agitait, des pattes fortes et larges munies de griffes de belle dimension ".

 

  


Ceci correspond point pour point à plusieurs descriptions effectuées par des rescapés. Il est à noter que plusieurs
d'entre eux crurent apercevoir des boutons sous le ventre... ce qui expliquerait bien des choses.

 

 

Les loups n'ont jamais laissé les hommes indifférents : leurs regards luisant capable de percer l'obscurité, leurs habitudes de partir chasser à l'aube, leurs crocs acérés, leurs lugubres hurlements nocturnes ont fait naître de nombreuses légendes et des superstitions qui remontent parfois à  la nuit des temps.

L'image la plus répandue du loup dans les légendes est celle d'un prédateur dangereux pour l'homme et le bétail.
En Europe, les loups étaient avec les ours, les fauves les plus puissants ; mais plus nombreux que ces derniers, ils étaient plus redoutés qu'eux.

 La réputation des loups, ces mal-aimés des campagnes, a souffert de circonstances aggravantes. En effet leur abondance dans une région coïncidait souvent avec l'apparition de fléaux redoutables : la famine, l'épidémie et la guerre.

Quand s'installait un hiver particulièrement long et froid, quand les récoltes étaient insuffisantes, tous en souffraient, les hommes comme les animaux. Désertant les bois où le gibier se faisait rare, les loups alors s'approchaient des villages : affaiblie et souvent malade, la population avait moins d'énergie pour lutter contre eux. Pendant le terrible hiver de 1709, qui fit plusieurs milliers de victimes, des cas d'agressions par les loups furent mentionnés dans la France entière ; dans l'Est, les hommes devaient entretenir des feux pour les tenir à distance la nuit.

Les guerres offraient également aux loups la possibilité de proliférer : occupés à se battre, les hommes négligeaient de les chasser ; les broussailles, qui regagnaient du terrain sur les champs abandonnés, leur procuraient des abris. Des meutes suivaient les armées, se nourrissant de carcasses de chevaux et même de corps abandonnés sur les champs de bataille. Pour limiter les ravages, pendant le règne de Louis XIV, après que la guerre eut fait rage en Lorraine, on tua en quelques semaines plus de trois cents loups dans la périphérie de Nancy. Une des dernières vagues de prolifération des loups en France se produisit pendant la première guerre mondiale : en 1918, quatre-vingt-huit loups tués furent déclarés aux services préfectoraux.

Tout cela explique que les loups aient été considérés dans les campagnes comme des animaux de mauvaise augure. Au contraire des anciens Grecs, des Romains ou des Scandinaves qui tenaient l'apparition d'un loup pour un heureux présage, nos ancêtres la redoutaient comme un fléau maléfique.

"Quand on parle du loup on en voit la queue !" dit un proverbe populaire qui dissuade de prononcer le nom de l'animal, de peur d'attirer le malheur. Au siècle dernier, si un marin-pêcheur parlait de loup sur un bateau Breton, le capitaine s'empressait de regagner la côte, persuadé que cette imprudence allait provoquer un naufrage ! On croyait aussi que l'haleine et la chair du loup étaient empoisonnées, à cause des vermines et des serpents dont il était censé se nourrir. "Il a vu le loup", disait-on d'un homme enroué ou aphone, car on pensait que l'animal avait le pouvoir de rendre muet celui vers lequel il dirigeait son souffle fétide.

Pour se préserver d'un tel animal, on avait donc recours à des pratiques et des formules magiques. Les paysans clouaient sur la porte des étables et des bergeries des pattes de loup pour en éloigner leurs semblables.


                              
Une patte de loup de 1880 clouée sur une porte de grange dans le sud Cantal (photo J. MOREL) 

Parfois ils pendaient à un arbre l'animal qu'ils venaient de tuer ou de prendre au piège : on trouve dans les campagnes des "carrefour du loup pendu" qui rappellent cette pratique. Les bergers récitaient des "prières du loup", sortes d'incantations destinées à protéger leurs troupeaux. En Sologne, ils évitaient de compter les brebis le vendredi, jour néfaste. Certains faisaient au contraire carrément le sacrifice d'un agneau par an qu'ils abandonnaient aux loups, pensant verser ainsi un tribut qui devait les contenter.
A cause de son nom, Saint Loup, évêque de Sens au VII
ème siècle, devint le patron des bergers en même temps que le protecteur des moutons : on distribuait aux pauvres un "gâteau de Saint Loup" qui, disait-on, préservait leurs enfants de la peur. Par ironie du sort, les dents de loups étaient également employées comme amulettes pour chasser les peurs nocturnes qui tenaient les enfants éveillés !

Dominer les loups et s'en faire obéir relevait de la sorcellerie. On croyait, dans les campagnes, à l'existence d'hommes capables d'imposer leur volonté à ces fauves, pourtant réputés indomptables : c'étaient les "meneurs de loups". Il fallait éviter de les contrarier, de peur qu'ils ne lancent leur troupe contre les bergeries ! Ces "meneurs", qui vivaient le plus souvent à l'écart des villages, étaient charbonniers ou même bergers solitaires et taciturnes.

En réalité, les loups, fauves au caractère très indépendant et supportant mal la captivité, se dressent difficilement : ceux qui furent employés dans les cirques servaient pour des spectacles de combats, au cours desquels on les opposait aux ours, avant que ce genre de divertissement sanglant soit heureusement interdit.

La Rage :

En 1590, dans les environs de Belfort, une louve enragée mordit dans la même journée une dizaine de personnes avant d'être abattue par des moissonneurs aidés de leurs chiens. A la fin du XVIIIème siècle, plusieurs loups enragés semèrent la terreur, car un seul animal suffisait à provoquer la mort de plusieurs personnes. Comme tous les mammifères, le loup peut-être un vecteur de la rage : mais un loup enragé est évidemment bien plus dangereux qu'un écureuil atteint de la même maladie !

Les cas de rage sont souvent stupéfiant, cette maladie qui s'attaque au système nerveux provoque la folie chez les sujets atteint (hydrophobie, colère,  ...). Comme le cas d'Edmée Thibaudat qui sera attachée à un arbre le 21 août 1765, cinquante-septième jour de ses blessures, après avoir rompu les bois de son lit dans lequel elle était attachée, avoir cherché ses enfants pour les dévorer, et avoir forcé les portes de ses voisins pour y exercer sa fureur.

Jusqu'à la découverte du vaccin contre la rage par Pasteur (1885), on ne savait pas se protéger de ce mal qui entraînait la mort dans d'atroces souffrances. Leur cerveau atteint, les loups enragés avaient tendance à perdre leur habituelle peur de l'homme et pouvaient donc devenir redoutables (ils ne craignaient plus le feu aussi). La lutte contre la rage fut une des causes principales de la détermination avec laquelle fut mené le combat des hommes contre les loups à partir du XIXème siècle.

                                                                              

LE   LUP

 

 

 

 

                      

 

 

Le Loup ou Canis Lupus en latin serait apparu il y a environ plus de 51 millions d'années. Jusqu'à nos jours l'espèce ne cessa d'évoluer. Donnant naissance à plusieurs familles de canidés, dont le renard, le coyote, le lycaons ect... (Voir Famille~Canidés)

 

 

Une des hypothèses avancées sur l'apparition du chien domestique, serait celle des premiers hommes primitifs nomades, qui capturèrent des louveteaux ; afin de s'en servir pour la recherche du gibier. L'homme s'aperçut très vite d'une autre utilité de ces loups "domestiques" celle de gardiens, puisqu'ils les avertissaient en cas de danger. Mais cette hypothèse est sujette à beaucoup de controverses.

 

 

 

Classification

 

Règne : Animal

Genre : Canis > Famille : Canidé

Classe : Mammifère

Embranchement : Chordé > Sous-embranchement : Vertébré

 

La Corpulence

 

Le descriptif est variable d'une espèce à l'autre. Il diffère aussi du sexe de l'individu, une femelle étant toujours moins corpulente que le mâle. Les loups vivants en captivité pouvant être plus lourds.

Poids : 15 à + ou - 80 kg

Taille : 0,60 à 0,80 m voir plus au garrot

Queue : 0,30 à 0,50 m

Corps : 1,00 à 1,50 m

 

Le loup est un carnassier, mais il chasse bien plus souvent de petits gibiers que de gros gibiers (cerfs, daims, sangliers ect...). Le Canis Lupus peut aussi manger des végétaux tel que des champignons, herbes entre autre. Pour des raisons sûrement purgatives, beaucoup de chiens le font également.

Le loup est le plus important des prédateurs européens. Il a toujours occupé une place particulière dans la relation entre les humains et leur environnement naturel. Une similitude dans les systèmes sociaux, les besoins alimentaires et les techniques de chasse associées, la territorialité et une grande flexibilité comportementale et écologique a fait du loup un compagnon et un concurrent de l'homme depuis les débuts de l'Histoire. L'attitude de l'homme envers le loup a varié, passant de la concurrence et de l'extermination féroces à l'admiration, et laissant peu de place à l'indifférence.

Les loups ont été exterminés dans la plus grande partie de l'Europe au cours des deux derniers siècles ; ils ont probablement atteint leur effectif minimal vers le milieu du XXe siècle. Toutes les populations de loups européennes n'ont pas été chassées jusqu'à l'extermination totale, et des populations réduites mais saines ont survécu dans les trois péninsules méditerranéennes. Des populations plus nombreuses ont survécu dans de nombreux pays d'Europe orientale et des Balkans. Les effectifs actuels des populations de loups présentent des variations considérables d'un pays européen à l'autre, mais ces populations, souvent isolées, manifestent encore des tendances numériques négatives. Les loups ont besoin de vastes surfaces pour vagabonder et se dispersent sur de grandes distances : ces deux traits exigent une stratégie de la conservation à grande échelle qui embrasserait des régions entières de l'Europe, par-dessus et au-delà des frontières nationales.

La prédation sur un sanglier:

                   

 

Le Pelage

 

Suivant l'espèce et sa situation géographique son pelage est souvent gris, brun. Mais il peut-être aussi peut-être :

 

- Blanc (Arctique, et toundra sibérienne)

- Roux (Canada, Amérique du Nord, Mexique

 

La dentition

 

On compte 42 dents chez le loup adulte. Le louveteau possèdent 32 dents, il n'aura sa dentition définitive que vers 7 mois environ. Il possède 4 crocs (canines) pour déchiqueter, et des incisives très tranchantes. La mâchoire du loup a une densité de force de plus 120 kg au cm², plus qu'importante que sont cousin le chien. Il ingurgite environ 2 kilos de viande par jour.

 

 

La Vue

Le loup n'a pas la meilleure vue qu'il souhaiterait. Sa vue est frontale, mais le loup dispose d'une vue périphérique de 250°, alors qu'il n'est que de 180° chez l'homme. Il se sert plus de son odorat et de son ouïe. La rétine de ses yeux est tapissée de cellules tapedum lucidum, lui permettant ainsi de voir aussi bien dans la nuit.

L'Ouïe

 

Le Canis Lupus a une bonne audition. Elle lui permet d'entre ces congénères lorsqu'ils hurlent. L'audition du loup est quasiment deux fois supérieure à celle de l'être humain.

 

L'Odorat

 

Il lui permet de sentir l'odeur d'une proie à plus de 200 mètres. On comprendra facilement que l'homme a bien du mal à l'approcher.

 

La Longévité

 

Le loup vit environ entre  10 et 15 ans, mais en captivité il peut vivre jusqu'à 20 ans.

 

Les Pattes

 

Le loup a cinq doigts aux pattes antérieures (devant) et  4 aux pattes postérieures (arrière). Ses griffent ne sont pas rétractables, au contraire des félins (le chat). Le loup peut parcourir plus de 60 km par jour, c'est aussi un bon nageur.

 

              

 

Le Territoire

Le loup marque sont territoire en urinant. C'est une façon de prévenir les autres meutes que l'on rentre sur son territoire. L'odeur laissée par l'urine peut renseigner celui qui la renifle sur l'identité de l'animal (jeune loup, adulte mâle ou femelle). Les déjections sont aussi un moyens de marquage du territoire. Un loup peut ainsi savoir s'il l'animal fait parti de sa meute ou si c'est un inconnu.

Le territoire d'une meute est très étendu une meute peut parcourir entre 40 à 70 kilomètres par jour, afin de se trouver un territoire plus adapté à sa survie. Lorsqu'une meute se met en route à la recherche d'un autre territoire, les loups marchent à la que leu leu. Leu désignant loup en patois moyenâgeux.

Actuellement avec l'élevage extensif les éleveurs ont réduit comme peau de chagrin le territoire de chasse des loups. Pire encore les chasseurs qui se disent être propriétaire des terres et donc du gibier. N'oublions pas non plus la déforestation et la construction immobilière qui eux aussi ont favorisé en partie une modification du mode de vie des loups

 

Déplacement d'une meute de loups :
Les trois premiers sont les plus vieux ou les plus malades : ce sont eux qui rythment le groupe. Si ce n'était pas le cas, la meute les distancerait et, en cas d'attaque, seraient sacrifiés. 
Ils sont suivis par cinq loups forts et puissants, puis par le reste de la meute et de nouveau cinq loups puissants.
 
Le dernier loup, bien derrière, est le mâle alpha. Le chef de meute. Depuis sa position, il contrôle le groupe, décide de la direction à prendre et anticipe les attaques des adversaires.
 
La meute avance au rythme des anciens sous le commandement de leur leader qui impose l'esprit d'entraide en ne laissant personne derrière.

 

 

EL LOBO

 

 

 

 

 

LES CHIENS QUI CHASSENT LE LOUP

 

 

 

 "Hound" désigne un chien de chasse qui court et "Wolf" signifie loup.Le Wolfhound est donc un chien destiné à chasser le loup. Et, comme il existe plusieurs races de chiens chasseurs de loup ( par exemple le Barzoï est un chasseur de loup Russe ), on spécifie "Irish" pour préciser l'origine Irlandaise de ce Lévrier.

                                                                

                       

 L'Irish Wolfhound a des origines très anciennes puisqu'on en a retrouvé des "restes" dans des fouilles archéologiques qui remontent au Néolithique ( aucune confusion possible avec un autre animal, vue la dimension des squelettes ).Avant d'être un chasseur de loup,  il était utilisé à l'époque des Celtes en tant que chien de guerre. Sa grande stature et son extraordinaire puissance lui permettaient de désarçonner les cavaliers. Et, un cavalier à terre était un cavalier mort.
On peut signaler au passage que l'Irish Wolfhound a participé aux jeux du cirque à Rome parmi les gladiateurs, lions et autres.

                                                                              

Le lévrier d'Irlande est une race très ancienne utilisée pour chasser les loups (d'où son nom de Wolfhound : « chien louvetier » en anglais), les grands élans et les ours, par les Gaëls d'Irlande. Originaire d'Asie, il est arrivé avec les envahisseurs Celtes Gaëls en Irlande entre 2500 et 1500 av. J.-C. De nombreuses légendes celtes en parlent.

                                            

                                               


Aux jeux du cirque, dans la Rome antique, de la fin du IVème siècle av. J.-C., il affrontait les fauves et était apprécié par sa puissance et son courage. C'est Flavinius, frère du Consul Quintus Aurelius Symmachus, qui en 391 lui envoya sept lévriers irlandais pour qu'ils combattent dans les arènes à Rome.


Les récits irlandais, du VIIème au XIIIème siècle, célèbrent cette race digne des héros et des Dieux. Un peu avant l'an Mil, en 970, la Saga islandaise de Njall-le-brûlé, en fait mention : « Je te donnerai un chien qu'on m'a offert en Irlande. Il est immense, et vaut un solide guerrier. De plus, c'est le propre de la race d'avoir une intelligence humaine, et il aboiera contre tes ennemis mais jamais contre tes amis; il saura reconnaître au premier coup d'œil si un homme est bien ou mal disposé envers son maître. Et pour toi il donnera sa vie sans hésiter. »
Jusqu'au XVIIIème siècle, la race connut une grande faveur, sa réputation le fit importer pour chasser les loups en Angleterre, en France, mais aussi en Espagne et en Pologne. En 1652, Olivier Cromwell en interdit l'exportation, mais cela ne suffit pas à enrayer la disparition de la race qui déclinera en raison de la disparition des loups et du grand élan mais surtout de la paupérisation de l'Irlande et du déclin de la noblesse irlandaise.

 C'est à lui que nous devons le privilège de pouvoir rencontrer aujourd'hui ce magnifique chien. De nos jours, on peut en croiser très rarement dans la rue mais plutôt dans une exposition canine et.. pas dans toutes.
C'est un chien qui fait partie des "races rares".

 Pour poursuivre et atteindre un loup, l'Irish Wolfhound doit être rapide et endurant : c'est son caractère "Lévrier".
Pour tuer un loup, en le saisissant par le coup afin de lui briser la colonne vertébrale, il doit être plus grand que sa proie et surtout plus puissant c'est pourquoi il est "bâti" comme un molosse ( mais ce n'est pas un molosse ).

                

 

                 Chasse loup avec sloughi

                      

 

 

 

 

 

 

      

 

    

 

Les fosses à loup en Corréze

Pour se garantir contre les attaques des loups, les habitants des campagnes creusaient à proximité des villages des fosses profondes, dans lesquelles quelque carcasse servait d'appât. Ces pièges, appelés "Louvières", donnèrent leur nom à certaines localités (Louviers, La Loubière, ...). De nouveaux systèmes de pièges virent le jour, on utilisa ces derniers mais aussi toutes sortes de poisons,  la trappe , trou à loups, lacet, poche à filet, collet, panneaux, dards perforants, assommoirs, guillotine, chambre à loup, cage à pieux, appâts à aiguilles, verre pilé, pièges à mâchoire, hameçon à loups, viande empoisonnées à l'arsenic, appât pour loup en flacon, ...

Voici ce que dit Jean-Claude CHATAUR sur les fosses à loup en CORREZE dans une monographie intitulée " Cavernes, fosses à loup et gros arbres de la CORREZE " Elle peut être consultée à la bibliothèque départementale de la CORREZE à TULLE. "J'ai cherché les fosses à loups de la Corrèze. Peu sont encore en bonne état. On devine celles qui ont existée a une petite dépression du sol. Les endroits propices devaient être les grandes crêtes des gorges sauvages, les passages obligés des animaux entre les parois rocheuses et éboulis, dans les brèches des murs des pierres, sur certaines corniches .Entre les deux grandes guerres, ces fosses à loups furent utilisées pour capturer des sangliers et, d'autre,à cette fin. Un loup fut tué en 1920 dans les gorges de la Montane. En 1911, un loup aurait été tué dans la forêt de Meillard. Le dernier loup a été tué à ARGENTAT (Corrèze) le 9 mai 1948. Ce fut le dernier LOUP tué en LIMOUSIN.

Vers 1970, des présences de loups ont été notés dans les gorges de la Dordogne( Les empreintes auraient été identifiées). Mr Lapiet avait tué le dernier loup de la vallée de la Maronne vers 1900 à St Pierre. Ce monsieur savait ce loup et il ne voulait pas le tuer car il avait observé que les loups mangeaient les blaireaux et ainsi les blaireaux ne mangeaient pas ses noix .Le chasseur, sans doute surpris, aurait tué le loup avant d'avoir pu très bien l'identifier au débouché d'un fourré. Il y a quelques annés, il avait demandé à monsieur François de Beaufort alors directeur du secrétariat de la faune au Muséum National d'Histoire Naturellle à Paris, de menvoyer toutes les publications concernant les fosses à loups. Il m'envoya un seul article, c'est dire qu'il y a sur ce sujet très peu de publications

                     

Ce système des fosses à loup est connu depuis la plus haute antiquité et dans le monde entier pour capturer toutes sortes d'animaux. Dans ces " trompe loup ", des chasseurs ont péri ainsi que des chiens, des chevaux, des vaches ...Il était recommandé de tapisser le fond d'une épaisse couche de paille, ce qui enlevait au loup toute possibilité ,de s'élancer pour s'enfuir.On dit parfois qu'homme et loup se trouvèrent au fond de la fosse. Ce dernier, quoi qu'en disent les gazettes, ,journaux et légendes, n'est pas agressif envers l'homme. Si je m'intéresse aux fosses à loups,c'est en hommage aux loups, et non à ceux qui les ont fait disparaître .La plus belle de toutes les fosses à loups de la Corrèze se trouve dans les gorges du Chavanon, près de St ETIENNE AUX CLOS ; une autre fosse de cette région a servi de dépôt d'ordures et une autre encore a servi à enterrer un cerf en 1848. Il en existe aussi au Bois Laborde ( le creux du loup ), au Bois Viscontal, à Moustier - Ventadour, sous Soumaille, dans les bois de Roussille en vallée de la Luzège, dans la vallée du Vianon. Il en existe une vers Sermus en Xaintrie, dans les bois de Silave de Soursac et bien d'autres sans doute mais qui doivent être en ruines. J'en connais une qui au lieu d'être creusée, est bâtie en relief dans un éboulis." Nous sommes allés voir les fosses à loups Comme nous venons de le dire, il existe encore un certain nombre de fosses à loups en CORREZE. En compagnie de Mrs CHATAUR et LOURADOUR, nous nous sommes rendus à St ETIENNE AUX CLOS, dans la vallée du Chavanon.

              

Les fosses à loup ou louvières

 

Là, ils nous ont conduits jusqu'à une première fosse. C'est un trou de 1,50 m de long et 0,80 m de large. Il fait plus de 2,50 m de profondeur. L'intérieur est bâti en pierres sèches. Le fond est plus large que l'ouverture pour empêcher le loup de fuir. On nous a expliqué pourquoi elle était placée là et comment elle fonctionnait. Les fosses étaient disposées sur les chemins de passage des loups, soit sur les crêtes, soit à mi-pente, soit dans le fond de la vallée car cet animal préfère se déplacer sur un terrain assez horizontal : il avance au trot et donc n'aime pas les fortes pentes. Il va vers les sommets pour hurler. Sur les indications de Mr CHATAUR, nous avons découvert une deuxième fosse, en excellent état elle aussi. Mr Simon LOURADOUR nous a raconté quelques anecdotes locales. Vous pourrez les retrouver dans la rubrique " on l'a raconté ". La tradition orale rapporte curieusement que seules les femmes ou quelques ivrognes imprudents tombaient accidentellement dans ces fosses Les dames donnaient alors leur robe en pâture à la bête pendant que les hommes les sortaient du trou. Dans la réalité, comme il est dit plus haut, de nombreuses bêtes pouvaient se laisser piéger : sangliers, chevreuils, .... mais aussi quelques personnes non informées de la présence de la fosse.

 

LES TUILES A LOUPS

Le chant qui venait du froid.

Les tuiles aux loups, ou Tuiles à Loups, sont des tuiles faîtières particulières, qui étaient destinées aux habitations des départements de la Lozère, de l'Ardèche, de la Drôme, de la Vienne et de la Haute Loire. Ces implantations correspondent sensiblement aux anciennes provinces du Gévaudan, du Velay, du Vivarais et du Valençais, toutes réputées pour leur caractère sauvage. Placées sur les toits, en hauteur pour être à l'abri de la neige, la géométrie de ces tuiles, ou de leur agencement, leur faisait émettre un bruit particulier lorsque soufflaient certains vents.
L'usage, ou la légende, veut que ces tuiles annonçaient aussi l'arrivée des loups chassés par les grands froids.
 
Nous décrivons succinctement ici leur principe.
I
l est très difficile d'obtenir des renseignements fiables, précis et factuels au sujet des tuiles aux loups tant le sujet est empreint de légendes et chargé de vieilles superstition. Les informations recueillies ici paraissent crédibles, mais seuls les commentaires et témoignages que l'association et le site recueilleront pourront définitivement les valider.
Nous ne sous-estimons pas la difficulté de cette collecte, le sujet dans ces régions étant empreint de secrets aussi profonds que ceux relatifs à la bête du Gévaudan ou à la guerre des camisards.
Dans ce texte, comme dans le reste du site, nous utilisons indifféremment les appellations de "Tuile à Loups" et de "Tuile aux loups". La première rappelant par trop le sinistre "piège à loup", nous lui préférons la seconde.
Le climat
Il convient de rappeler que le climat a évolué considérablement dans les derniers siècles. Comme il n'y avait pas d'enregistrements officiels du temps dans la haute époque, seuls les écrits permettent de reconstituer la climatologie du moyen-âge à la fin du 19eme siècle. Retenons que des hivers particulièrement rudes, froids et neigeux, dans des proportions que nous avons quelques difficultés à imaginer aujourd'hui, étaient la règle, notamment au 18eme et 19eme siècle. Le vent de Nord Est, porteur des masses d'air sibériennes chargées de neige, et qui soufflait pendant les mois de Janvier et Février, était particulièrement redouté pour son caractère glacial et sa durée (plusieurs semaines).
La tuile à loups, tuile unique ou agencement.
La tuile aux loups constitue un antique instrument d'alerte des populations de l'arrivée de grands froids, portés par des vents précis. Elle consistait en une tuile spéciale, ou en un agencement des tuiles (ou de lauzes), disposée sur le toit. Aucune indication n'a été retrouvée quand à l'époque où ces tuiles auraient été inventées et posées. Il est probable, sans que l'on puisse le vérifier, qu'il s'agit de temps reculés aussi vieux que l'usage des lauzes.
 

                                                                               

Le son
La tuile sonne, ou siffle, ou résonne, à la manière d'un sifflet ou d'un tuyau d'orgue. Sa particularité est de n'émettre un son que lorsque deux conditions sont réunies :
- la direction du vent est relativement précise,- le vent présente une vitesse minimale.
Ainsi il ne peut pas s'agir d'un dispositif analogue aux bouteilles de verre qui émettent un son quand on souffle sur l'embouchure, car les vents, omnidirectionnels, les feraient tout le temps résonner. La caractéristique faisant que cet instrument d'alerte ne devait fonctionner qu'en hiver résultait probablement plus de l'existence de vents de Nord-est dominants à cette saison qu'au cours des 3 autres.
La tuile pouvait soit comprendre une chambre creuse, qui résonnait quand elle était soufflée par le vent, soit des orifices bien calibrés qui sonnaient dans les mêmes conditions. Cela signifie que la tuile ne devait hurler que lorsque la direction du vent était celle redoutée et repérée, et que le vent était très fort, par exemple d'une vitesse minimale de 30km / h jusqu'à 60km / h. Suivant la forme de la tuile aux loups cette vitesse pouvait sans doute être encore plus importante.
La géométrie
La forme qu'ont, ou que pouvaient avoir, les tuiles aux loups est très variable. Nous présentons ici les formes principales rencontrées dans la littérature ou sur d'autres sites internet. Nous n'avons aucune information quand à des agencements bien particuliers de tuiles ordinaires, qui auraient aussi rempli la fonction de tuiles sifflantes.Illustration extraite du site de musique éolienne d'Uli Wahl cité dans les
 références : Tuile aux loups percée d'une ouverture en forme de croix. Uli Wahl rappelle que les recherches sur le mot clé allemand, wolfsziegel, comme sur sa traduction anglaise, Wolftile, sont restées vaines.
Aucune précision n'est donnée sur l'origine de cette gravure. Il est simplement précisé une localisation de la maison dans les Cévennes.On doit s'interroger sur le rôle initial de cet élément, supposé en pierre, granite de Margeride par exemple. S'agit-il d'un élément de décoration et de témoignage de foi qui a été placé sur le pignon et qui s'est avéré ensuite sonner les jours de grands vents du Nord ou du Nord-est, ou bien est-ce une authentique tuile aux loups à laquelle le couvreur, ou l'artiste, a ajouté une dimension religieuse ?
 
Les Loups
Impossible de parler de tuiles à loups sans évoquer le meilleur ennemi de l'homme depuis la nuit des temps, même si sa réhabilitation en Europe, sous l'impulsion de quelques visionnaires dans les années soixante-dix, commence à porter ses fruits. De très nombreux ouvrages et de sites lui sont consacrés dans l'Europe entière, et l'on peut s'interroger sur la fascination qu'exerce toujours ce magnifique prédateur. Les très nombreuses légendes qui lui sont associées, son habilité à se dissimuler et sa capacité de survie sur des territoires où il est devenu indésirable, n'y sont certainement pas étrangères. Si l'on y ajoute des comportements sociaux qui nous surprennent, tel que sa fidélité en couple pour la vie, on ne peut que se désolidariser des raisons de son massacre jusqu'au milieu du 20ième siècle et rester crédules devant les peurs qu'il a pu suscitées.
Les vents
Le vent est le grand absent de l'appellation "Tuiles aux loups", mais il en est le vrai moteur. C'est le vent qui par sa direction, sa force et sa vitesse permettait aux tuiles d'émettre leur message d'avertissement. Les régions de tuiles à loups ne manquent pas de vent. Qu'il s'agisse des causses de Lozère, de l'Aubrac ou des montagnes du Velay et du Vivarais, ces régions sont réputées venteuses. Le vent a souvent été considéré avec beaucoup de circonspection dans le monde paysan. Hormis les moulins, la tuile à loups est l'un des rares exemples où il se rend utile. Si une histoire des vents reste à écrire, au delà des grands vents d'Autan, du Mistral et de quelques autres célébrités, on peut remarquer que les vents sibériens, continus, qui soufflaient parfois pendant des semaines en hiver, n'ont jamais été baptisés. A moins qu'ils n'aient perdu leurs noms lorsque les craintes qu'ils suscitaient disparurent.

                                                                                                                                       Dessin de F.Proix illustrant une tuile à loups

la chasse au loup, La Nature, 1892

source CNAM

1 L'ancienne institution de la louveterie, qui avait pour but la destruction des loups, et dont la trace s'est perpétuée jusqu'à nos jours, remonte très haut.

2 En France, la destruction des loups a toujours été encouragée comme nous venons de le voir, mais elle a encore été stimulée par des primes pécuniaires payées par I'administration dès l'époque d'Henri IV.

3 Les différentes méthodes employées pour la destruction des loups sont : les pièges, l'empoisonnement, l'affût, la battue, et la chasse et courre.

4 L'AFFUT DU LOUP se pratique toujours la nuit après avoir disposé un cadavre d'un gros animal crevé au bord d'un bois

 LES CHASSES AU LOUP EN BATTUES

la chasse du loup

 Le loup est le seul animal féroce que nous ayons en Europe ; on pourrait encore, il est vrai, lui adjoindre le lynx, dont on tue de temps en  temps quelques rares spécimens dans les montagnes de la Suisse et surtout dans celles de la Suède et de la Norvège ; mais sa rareté  permet de le prendre pour une quantité négligeable.

 Le loup, bien que beaucoup moins commun qu'autrefois, l'est encore assez dans la plus grande partie de I'Europe, principalement dans  les pays méridionaux, la presqu'île balkanique, I'Italie, I'Espagne, la France, l'est de I'Allemagne, la Pologne, la Russie, la Suède et la  Norvège. IL est rare en Suisse, et a complètement disparu du nord et du centre de I'Allemagne. Depuis le neuvième siècle, I'Angleterre s' en est entièrement débarrassée.

 Le loup mange de tout, et, bien que ses préférences soient pour le bétail et le gros gibier (les moutons, les cerfs, les chevreuils), il ne  dédaigne pas les petits mammifères (rats, mulots), les oiseaux (oies et dindons), et même les reptiles et les insectes (grenouilles,  hannetons).

 Il paraît que la chair de chien a pour lui un attrait tout spécial :

 « Lorsqu'il aperçoit un chien, dit Louis Esnault, il brave les plus grands dangers pour se procurer un repas succulent.

 On a cité des exemples de loups enlevant un pointer an milieu d'un traîneau lancé an galop : l'animal tombe d'un bond au milieu de  trois ou quatre personnes, stupéfaites de tant d'audace, saisit son innocente victime et se rejette sous bois ; le tout est fait en moins  de temps qu'il n'en faut pour le dire.

 Une autre fois, c'est un jeune terre-neuve que son maître, voyageant à cheval, a placé devant lui, sur le pommeau. de sa large selle,  le loup le voit, s'avance, le saisit et l'emporte sans toucher l'homme ni le cheval. »

 Comme on voit, le loup s'attaque à tous les animaux, mais ce n'est que quand la faim le pousse, - ou qu'il est enragé, ce qui,  malheureusement, n'est pas rare, - qu'il est dangereux pour l'homme.

 Le loup déploie souvent une très grande intelligence dans la poursuite des autres animaux, c'est un chasseur émérite : il sait très bien
 s' associer à d'autres individus de son espèce pour chasser de conserve, les uns servant de rabatteurs, pendant que les autres sont à
 l' affût, et tous partageant ensuite le produit de la chasse commune.

 On a vu un loup, trop faible pour résister à un gros dogue, attirer celui-ci dans une embuscade de plusieurs autres loups sous

 le nombre desquels le chien succombait forcément.

 Enfin, dans l'attaque de nuit d'un parc de moutons, gardé par le berger et deux forts chiens, un loup sait très bien se sacrifier, se faire  donner la chasse par le berger et ses chiens, pendant que d'autres loups démolissent le parc et emportent les moutons ; c'est ce que  représente la figure 1 (p. 300), reproduisant une des gravures de l'ancien livre de « La chasse du loup » composé par Jean de  Clamorgan, Seigneur de Soanne, premier capitaine de la marine de Ponnant, et dédié au roi de France, Charles neuvième (1598).

 Dès les temps préhistoriques les plus reculés, l'homme a trouvé le loup sur son chemin ; d'abord comme rival, lorsqu'il était  simple chasseur armé de haches et de flèches en silex ; puis comme prédateur lorsqu'il a commencé à se constituer des réserves de  gibier vivant, ce qui a été le début de la domestication des animaux.

 Aussi l'homme et le loup ont-ils été, de toute éternité, des ennemis irréconciliables, et il n'y a pas d'animal contre lequel on ait plus varié  les moyens de destruction. On remplirait des volumes à les décrire ; nous signalerons ici seulement les principaux.

 Les pouvoirs publics ont toujours prescrit et encouragé la chasse du loup.

 « Personne ne fera la paix avec les ours et les loups », disaient les capitulaires de Charlemagne.

 L'ancienne institution de la louveterie, qui avait pour but la destruction des loups, et dont la trace
 s'est  perpétuée jusqu'à nos jours, remonte très haut

 L'origine de cette institution, dit Cabarrus , remonte au règne de Charles VI, qui l'établit en 1404. Reconstituée sous François Ier, qui fit  dépendre de la couronne toutes les charges de louvetiers, elle subsista sans grands changements jusqu'à la Révolution ; elle disparut  alors avec toutes les charges honorifiques.

 La grande multiplication des loups à cette époque força bientôt la Convention à confier leur destruction à des particuliers, possesseurs d'  équipages propres à cette chasse et à ordonner des battues générales.

 Napoléon ler réorganisa la louveterie qu'il plaça dans les attributions du grand veneur. On nomma dans chaque département un ou  plusieurs lieutenants de louveterie chargés spécialement de la destruction des loups et qui durent entretenir un équipage à leurs frais.

 Aujourd'hui les lieutenants de louveterie sont nommés par les préfets, et le droit qu'ils possédaient autrefois, de chasser à courre, deux  fois par mois, dans les forêts domaniales, se borne à chasser seulement le sanglier pendant que la chasse est ouverte.

 Le rôle actuel des lieutenants de louveterie est de diriger les battues ordonnées par les préfets et sous-préfets pour la destruction des  loups et autres animaux nuisibles (Ord. 20 août 1844, § 14 ; décret 15 avril 1861, art. 6).

 Les battues ont lieu sous ]a surveillance des agents forestiers, qui règlent, de concert avec les maires et les lieutenants de louveterie, les  jours où elles se feront et le nombre d'hommes qui y seront appelés (même ordonnance déc. Min. fin. 12 sept. 1850).

 En cas d'absence du lieutenant de louveterie, les battues sont dirigées par les agents forestiers (Circul. adm. for., 2 oct. 1850).

 Dans le temps où la chasse à courre n'est plus permise, les lieutenants de louveterie doivent particulièrement s'occuper de tendre des  pièges avec les précautions d'usage ; faire détourner les loups, et, après avoir entouré les enceintes de gardes, les attaquer à trait de  limier, sans se servir de 1'équipage, qu'il est défendu de découpler ; enfin faire rechercher avec grand soin les portées de louves (Ord.  20 mai 1814,§ 9).

 Les lieutenants de louveterie sont tenus de fournir chaque année aux conservateurs des forêts, avant le 1er mai, un état général de leur  équipage et des animaux qu'ils ont détruits (Ord. 20 août 1814, 15, Circ. adm. for., 25) juillet 1859).

 En France, la destruction des loups a toujours été encouragée comme nous venons de le voir

 mais elle a encore été stimulée par des primes pécuniaires payées par I'administration dès l'époque d'Henri  IV.

 Ces primes, autrefois très élevées, avaient été fixées par une loi du 10 messidor, an V, à 40 francs par tête de loup, à 20 francs pour un  louveteau, à 50 francs pour une louve pleine, et à 150 francs pour un loup ayant mordu des hommes ou des enfants. En 1807 et 1808, on  réduisit ces primes à 18 francs pour une louve pleine, à 15 francs pour une louve non pleine, à 12 francs pour un loup, et à 6 francs pour  un louveteau.

 Aujourd'hui le taux de ces primes a été fixé par la loi du 5 août 1882 dont voici le texte :

 Art. 1. Les primes pour la destruction des loups sont fixées de la manière suivante : 100 francs par tête de loup ou de louve non  pleine ; 150 francs par tête de louve pleine ; 40 francs par tête de louveteau. Est considéré comme louveteau, l'animal dont le poids  est inférieur à 8 kilogrammes. Lorsqu'il sera prouvé qu'un loup se sera jeté sur des êtres humains, celui qui le tuera aura droit à une
 prime de 200 francs.

 Art. 2. Le payement des primes pour la destruction des loups est à la charge de l'état. Un crédit spécial est ouvert, à cet effet, au  budget du Ministère de l'agriculture.

 Art, 5. L'abattage sera constaté par le maire de la commune sur le territoire de laquelle le loup aura été abattu.

 Art. 4. La prime sera payée, au plus tard, le quinzième jour qui suit la constatation de l'abattage.

 Art. 5. Un règlement d'administration déterminera les formalités pour la constatation de l'abattage, par l'autorité municipale ainsi que  pour le payement des primes.

 Art. 6. La loi du 10 messidor an V est abrogée. Il ressort d'une circulaire ministérielle adressée aux préfets qu'il importe peu, pour  toucher la prime, que l'animal ait été tué, avec une arme à feu dans une chasse où qu'il ait été pris dans un piège, ou empoisonné, ou  enlevé au liteau si c'est un louveteau. Tous les moyens sont admis et donnent également droit aux primes, lorsqu'ils ont abouti à la  mort de l'animal.

 Cette loi est dès à présent appliquée, et les tableaux publiés chaque année en montrent les excellents effets ; ainsi il résulte de  l'examen d'un de ces tableaux publiés et donnant le nombre des loups tués en 1883 :

 1° que 1308 loups ou louveteaux ont été détruits en une année ;

 2° que ce nombre se décompose comme suit : 9 louves ou loups qui s'étaient jetés sur des êtres humains, 52 louves pleines, 774 loups  on louves non pleines, 493 louveteaux ;

 3° que les départements où les loups semblent se montrer en plus grand nombre sont : la Dordogne, la Haute Vienne, La Meuse, la  Haute - Marne, les Vosges, la Meurthe et Moselle, la Corrèze, etc.

 Les différentes méthodes employées pour la destruction des loups sont : les pièges,
 l' empoisonnement, l'affût, la battue, et la chasse et courre

 L'emploi des pièges est très ancien : sur certains monuments de l'antique Egypte on voit représentés des rets ou filets tendus, servant à  prendre des animaux carnassiers et on retrouve exactement les mêmes engins disposés de la même façon dans la Chasse du loup de  Clamorgan.

 L'usage et le perfectionnement des armes à feu les a rendus inutiles et les a fait abandonner. Un des pièges qui a été le plus employé, et  qui l'est encore, est la fosse à loup.

 C'est un trou profond creusé dans le sol dont l'ouverture est dissimulée et dans lequel tombe le loup attiré par un appât.

 Clamorgan, dans son ouvrage cité, figure une fosse à loup, dont l'ouverture est recouverte par une claie circulaire d'un diamètre  légèrement plus faible et pivotant sur deux tourillons.

 De chaque côté de la fosse, deux barrières en clayonnage dessinent un couloir dont une extrémité est fermée.

 Vers cette extrémité, on place un agneau, « on autre tel bestail », si le loup vent s'en emparer, il est forcé de passer par dessus la claie  qui fait bascule et il tombe dans la fosse « laquelle doit être bien couverte, pour que le loup, qui est une des fines et cauteleuses bestes,  ne la puisse apercevoir ».

 Voici comment un chasseur moderne, Elzéar Blaze, recommande de construire une fosse à loup :

 « Vous faites creuser une fosse de 12 pieds de profondeur et d'un diamètre à peu près égal ; la fosse doit ressembler à un pain de  sucre, aller toujours en diminuant de largeur de bas en haut, et n'avoir à la surface du sol que 6 pieds d'ouverture. Le tout doit être  muré. Il faut placer la fosse dans une clairière pour que les loups puissent sentir l'appât que vous aurez choisi pour les attirer. Mettez  au centre de l'ouverture une sorte de pelle ronde de 6 pouces de diamètre, le manche sera scellé dans le mur à niveau. de terre ; sur  cette pelle, vous attacherez un canard vivant, une oie, une poule, ce que vous voudrez ; mais la femelle du canard est préférable  parce que, criant davantage, elle attirera mieux les loups.. Dans l'épaisseur de cette pelle supportant votre appât, vous faites un grand  nombre de trous qui vous serviront à recevoir des baguettes aboutissant an mur. Aussi la pelle suspendue dans 1'espace ressemble  an moyeu d'une roue dont les baguettes sont les rayons. Ces baguettes seront, choisies légères, fines et cassantes, de sorte que le  loup marchant sur elles, les brise par son propre poids et tombe dans la fosse pour y rester. Tout cela doit être recouvert de paille ; il  faut même en répandre en plusieurs endroits, où vous mettrez aussi de la viande morte ou vive. Les loups, après avoir mangé d'un  côté, viendront manger d'un autre. « La paille ne recelait aucun piège là-bas, diront-ils, ce doit être la même chose par ici. » Quand le  loup est dans la fosse, il ne faut jamais le tuer à coups de fusil, l'odeur de la poudre empêcherait pendant fort longtemps les autres  loups d'en approcher. On le tue coups d'épieu ; on bien on le prend vivant, on le muselle et on l'entrave pour le donner à chasser aux  chiens. »

 Les autres pièges que l'on emploie pour prendre les loups sont, soit de solides TRAQUENARDS en fer, semblables à ceux qu'on  emploie pour les renards et amorcés de même, soit des collets où des lacets en fort fil de laiton.

On peut aussi les empoisonner par des appâts contenant 20 centigrammes d'un set de STRYCHNINE. Mais c'est au fusil qu'on on  détruit le plus, soit à l'affût, soit en temps de neige, soit en battue.

 L'AFFUT DU LOUP se pratique toujours la nuit après avoir disposé un cadavre d'un gros animal crevé au bord d'un bois. Du temps de  Clamorgan on le pratiquait déjà de la même façon : la figure 2, extraite de son livre, montre des loups en train de dévorer un cheval mort  près d'un arbre aux branches duquel un chasseur est en train de suspendre des quartiers du même animal, afin que l'odeur en soit  entraînée an loin par les vents. Un autre chasseur promène à l'aide d'un cheval et à travers bois des entrailles dont la trace, suivie par les  loups, les amènera ainsi à l'endroit voulu. Du temps de Clamorgan, c'est à l'arbalète que le chasseur à l'affût tirait les loups, ainsi que le  montre la gravure de la page 11 de son livre. Le tireur an fusil, placé dans un arbre, dans une haie, dans un trou ou une loge pratiquée  exprès, doit toujours se placer de manière à ne pas être sous le vent du loup et avoir soin de se tenir constamment dans l'obscurité.

LES CHASSES AU LOUP EN BATTUES

 ont dirigées, comme nous l'avons déjà dit, par le lieutenant de louveterie. Les points importants à observer dans ces chasses sont les  suivantes :

  • garder le plus grand silence on plaçant les traqueurs et les chasseurs ; autrement on ferait fuir le loup avant que l'enceinte fût complètement entourée ;
  • se placer à bon vent car le loup ayant l'odorat très fin, éventerait de loin les tireurs ;
  • bien se rappeler qu'un loup traqué suit ordinairement les fourrés et ne se décide à débucher en plaine que lorsqu'il y est absolument forcé ;
  • enfin il est bon d'avoir un on deux bons chiens goûtant bien la voie du loup afin de pouvoir suivre avec eux les animaux seulement blessés.

 Dans certaines battues on remplace quelquefois les traqueurs par un limier ; le loup ne se sentant poursuivi que par un seul chien, ne  prend pas de grand parti et peut être plus facilement tiré par des chasseurs bien postés d'avance. En temps de neige, on peut faire la  chasse au loup sans chiens et sans traqueurs.

 En suivant les traces de l'animal on parvient à le détourner assez facilement. Alors on place les chasseurs autour de l'enceinte, puis celui  qui l'a détourné, suivant la voie on sonnant du cornet ou en agitant une sonnette pour indiquer aux chasseurs de se tenir sur leurs gardes  fait lever l'animal qui se fait battre un certain temps avant de franchir la ligne des chasseurs et s'exposer à leurs coups.

 La chasse à courre du loup est plutôt un sport qu'un procédé très efficace de destruction. En effet on ne peut pas forcer plus d'un loup par  jour et encore a-t-on vu des loups très vigoureux se faire battre pendant trois et même quatre jours consécutifs et entraîner au loin des  équipages de chasse pendant plusieurs centaines de kilomètres.

 La chasse à courre est un art qui demande des connaissances toutes spéciales ; elle exige encore des chevaux et des chiens très  résistants et robustes, qui aient beaucoup de fonds, car le loup, dès qu'il a atteint l'âge de deux ans, devient un animal excessivement  vigoureux qui tient longtemps devant les chiens et qu'il est impossible de forcer sans de bons relais bien disposés.

 Cette manière de chasser n'est pas à la portée de tous et ne peut être décrite dans un simple article.

Battue en forêt de Brotonne


A peu près délivré... l'abbé se montrait encore prudent. Car les loups étaient toujours à nos portes en 1845.
En témoigne le Journal de Rouen :



« Dimanche dernier a eu lieu dans la forêt de Brothonne une battue générale en exécution de l’arrêté préfectoral du 27 janvier.

« Depuis longtemps, les riverains de la forêt explorée se plaignaient vivement de la présence de loups nombreux, marchant par bandes, et dernièrement un jeune homme avait trouvé dans un fourré cinq à six petits de ces dangereux animaux qui étaient nouvellement nés ; il avait même, dans le but de les enlever, été chercher de l’aide au village voisin, mais à son retour ils étaient disparus.

 « Chacun se prêta donc avec zèle à la battue ordonnée ; à neuf heures du matin, quatre cinq cents personnes, traqueurs et tireurs, se trouvèrent réunies et l’exploitation commença, dirigée par l’inspecteur des forêts et par le lieutenant de louveterie. La gendarmerie, conduite par son brigadier, s’était aussi réunie aux chasseurs.

Livre des sources médiévales: LA CHASSE AUX LOUPS
(règlementation)


 

Le loup est une bête carnaciere et feroce, également ennemie de l'homme et des bestiaux, la plus rusée de tous les animaux sauvages, et malheureusement si féconde que les femelles en portent jusqu'à treize d'une seule portée. Ils multiplieroient donc jusqu'à l'infini, et ravageroient toutes les campagnes, s'il n'étoit permis de les détruire en les chassant. Mais comme cette Chasse, pour laquelle il faut nécessairement que le paysan soit armé, pourroit occasionner des assemblées tumultuaires, et qu'il pourroit s'y introduire quantité d'abus; la sagesse du Gouvernement et des Magistrats a prescrit les Réglements dons nous allons donner le précis pour la Chasse au loup, afin d'y mettre la police convenable, pour empêcher qu'il n'y arrive aucun accident, et afin qu'en veillant au bien des sujets il ne se passe rien de contraire au bon ordre.

L'article 6 de l'Ordonnance du mois de Juin 1601 exhorte tous les Seigneurs Hauts-Justiciers et les Seigneurs de Fief de faire assembler de 3 mois en 3 mois les habitans de leurs Terres avec fusils et autres armes nécessaires pour détruire, dans les campagnes, les loups, renards, blaireaux, loutres et autres animaux nuisibles. On doit prendre attestation de cette Chasse des Juges des lieux, et l'envoyer aux Greffes des Maîtrises où ils sont demeurant. L'article premier du titre 30 de l'Ordonnance de 1669, ordonne que celle de 1701 sera exécutée. On en doit conclure que l'esprit de l'Ordonnance de 1669, est que ce qui est prescrit par celle de 1601 pour la Chasse au loup soit ponctuellement observé.

Il est donc du devoir des Seigneurs Hauts-Justiciers de faire cette Chasse de trois mois en trois mois, ou au moins de la faire ordonner par leurs Officiers. Les uns et les autres ne doivent pas attendre, comme il arrive ordinairement, que les habitans se plaignent des dégâts que font les loups; au contraire le Procureur-Fiscal doit les prévenir; et à la dernière Audience qui précéde les trois mois, il doit conformément aux Ordonnances de 1601 et 1669, requérir une Chasse au loup, qu'on appelle communément une battue ou huée. Le Juge faisant droit sur le requisitoire, ordonne qu'à tel jour, lieu et heure qu'il indiquera, tous les habitans s'assembleront avec armes, fusils, poudre et plomb pour la Chasse au loup, à peine, contre les défaillants, de telle amende qu'il sera jugé convenable. Les jours qu'on indique pour la battues sont les Fêtes et les Dimanches, après le service divin, afin de ne pas distraire les habitans des travaux de la campagne.

Par un Arrêt du Parlement d'Aix, du 16 Décembre 1675, il est sagement prescrit que le Procureur-Fiscal, ou tel autre Officier de la Justice qui sera nommé par le Juge, assistera à la Chasse qui doit être commandée par le Seigneur de la Paroisse, s'il est sur les lieux, et s'il le peut; en son absence, par un Gentilhomme s'il s'en trouve, sinon par telle personne expérimentée en fait de pareille Chasse, qui sera nommée par le Procureur-Fiscal, ou l'Officier qui sera présent.

Lorsque les habitans sont au rendez-vous, le Garde de la Terre en doit faire l'appel, et sur son rôle noter les absents. Ensuite le Commandant séparera en deux bandes ceux qui sont présents, les batteurs d'un côté et les tireurs de l'autre; on enverra les batteurs avec le Garde pour les placer autour du bois, de distance en distance; s'il y a des tambours, il faut les mettre au centre et sur les aîles. Cette disposition faite, le Commandant tirera un coup de pistolet pour avertir les batteurs d'entrer dans l'enceinte, et les tireurs de se tenir sur leurs gardes, et il leur recommandera de n'aller pas plus vîte les uns que les autres, et d'être toujours de même hauteur. Les batteurs doivent toujours et autant qu'il se peut avoir le vent derriere le dos; cette observation est importante pour la réussite de la Chasse.

Cependant le Commandant marchera à la tête de tous les tireurs, et les placera de distance à autre à l'opposition des batteurs, ayant, s'il le peut, le vent au visage, et de façon qu'ils puissent se voir à droite et à gauche pour éviter les accidents. On observera de placer les meilleurs tireurs aux endroits des passages des loups qui sont ordinairement les fonds et les ravines.

Il faut avoir grande attention pour empêcher que personne ne se dérobe pour se placer devant les tireurs; l'empressement de tirer le premier produit souvent ce désordre qui peut occasionner les accidents les plus funestes.

Quand les batteurs sont parvenus jusqu'aux tireurs, et que la battue sera faite, on rassemblera les chasseurs; et lorsqu'ils seront tous joints, le Garde fera un second appel, pour savoir si, pendant la Chasse, personne ne s'est échappé: en ce cas il en sera noté sur son rôle, et assignera celui qui s'est ainsi absenté pour le faire condamner en l'amende.

Tout ce qu'on vient de dire de la Chasse aux loups est sans préjudice du grand Louvetier de France et de ses Lieutenants, qui, dans les Provinces de leur Département, peuvent faire des Chasses aux loups, assembler une ou plusieurs Paroisses; à cet effet, lever sur les habitans les droits qui leur sont attribués, en se conformant aux Arrêts du Conseil du 3 Juin 1671, et 16 Janvier 1677. Ce dernier, pour prévenir tous les abus que ces Officiers pourroient commettre dans l'exercice de leurs charges, défendu très expressément à tous Lieutenants de Louveterie de faire aucunes publications de Chasse aux loups que du consentement de deux Gentilshommes de leur Département, qui seront nommés par les Intendants des Provinces, qui, avant de consentir à ladite publication, auront soin de voir si les habitans des lieux où les Officiers voudront faire la Chasse, pourront y assister sans quitter leur labeur; et lorsque lesdits Officiers auront tué quelques loups, ils seront tenus de les représenter auxdits Gentilshommes qui leur délivreront leur certificat, sur lesquels les Intendants feront la taxe des frais pour la prise desdits loups, laquelle sera levée sur les villages des environs où les loups auront été pris, à raison de deux sols pour Paroisse, et sans aucuns frais. Il y a apparence que cet Arrêt du Conseil n'est point exécuté en ce qui concerne les taxes accordées aux Lieutenants de Louveterie. On voit dans les provisions de semblable Office données par M. le Marquis d'Heudicourt, Grand-Louvetier de France, le premier Août 1709, au sieur Oreillard, et rapportées au second tome du Code des Chasses, qu'il est accordé à ce Lieutenant de Louveterie des droits plus considérables, savoir, deux deniers parisis pour loup et louveteau, et quatre deniers pour louve et louvette, à prendre sur chaque habitant par feu, deux lieues à la ronde de l'endroit où la prise aura été faite; ce qui est conforme à l'article 6 du Réglement du 26 Octobre 1608. Mais quels que puissent être ces droits, il faut qu'ils ne paroissent pas encore assez considérables aux Lieutenants de Louveterie, pour les engager, au moins dans les Provinces, à rendre les services que, par état, ils doivent au Roi et au public.

Il faut observer que les Grands-Maîtres des Eaux et Forêts ont sur la Chasse aux loups, à l'exclusion de tous autres Officiers la même Jurisdiction que sur toutes les autres Chasses. En 1697, le Grand-Maître du Département de Berry ayant été commis, par Arrêt du 25 Février, pour faire des battues dans cette Province, Mr. de Seraucourt qui en étoit Intendant, prétendit que c'étoit à lui à ordonner ces Chasses fondé sur les Arrêts du Conseil de 1671, 1677. Il rendit en conséquence son Ordonnance; mais elle fut cassée par Arrêt du Conseil contradictoirement rendu le 14 Janvier 1698, et la commission du Grand-Maître fut confirmée. Cet Arrêt prononce:

1°, la compétence de la Jurisdiction des Grands-Maîtres sur la Chasse aux loups, à l'exclusion de tous autres Officiers.

2°, Que les Arrêts du Conseil de 1671 et 1677 n'étoient intervenus que pour réprimer les abus que commettoient les Officiers de Louveterie dans l'exercice de leurs fonctions, en assemblant les habitans des Paroisses de leur autorité privée, et en levant sur eux des droits qui ne leur étoient point attribués par les Réglements.

Les habitans des campagnes, pour exterminer les loups, ont encore un moyen peut-être aussi efficace que les battues, c'est d'exécuter un Arrêt du Parlement de Besançon du 20 Décembre 1675. Il ordonne à toutes les Communautés de son ressort de faire, dans les endroits les plus commodes, et que les loups fréquentent le plus ordinairement, des fosses propres à les prendre, observant néanmoins qu'elles soient écartées des grands chemins, et disposées de façon que les voyageurs n'en puissent recevoir aucun dommage.

Source: "Traité des Droits Seigneuriaux et des matières Féodales" par M. Noble François De Boutaric, Toulouse, 1775, pages 546 à 550.

Un loup tue des chiens de chasse dans les Hautes-Alpes
 

Les images que nous diffusons peuvent heurter la sensibilité des lecteurs. Oui et nous l'assumons contrairement à une certaine presse bien-pensante car il faut que l'on sache et que tous connaissent la réalité de la situation cachée ou minimisée depuis plus de 20 ans dans les Alpes avec les loups ...

 

Et si c'était vos chiens ?
Ces photos représentent ce qu'il reste de deux chiens de chasse retrouvés dans leur chenil le 20 janvier dernier, après le passage du loup sur la commune de St Jean St Nicolas dans le Champsaur (Hautes-Alpes).
La hauteur du grillage est de 1.60m. Malheureusement, il a neigé et la hauteur de neige autour du chenil sur un mètre d'épaisseur. Ce n'est pas pour autant que les chiens divaguaient. Bien au contraire. L'erreur a été qu'ils étaient pris au piège du loup. Et pourtant, le chenil n'est pas en pleine montagne mais tout simplement à proximité d'une habitation dans un village. Il en aurait été de même si les chiens avaient été à la chaine, dans une niche, à la porte de la maison. Sur les 6 chiens présents 2 sont morts dont un qui venait d'être soigné par le vétérinaire. La loi du plus fort sans doute. Les amis des bêtes diront que c'est normal. Le loup a tué les plus faibles. C'est, chez eux, ce qu'on appelle « aimer les bêtes ».

Durant 3 jours, le propriétaire a attendu pour voir si le loup revenait. Ce ne fut pas le cas. Alors il a contacté l'ONCFS qui a constaté la trace d'un seul loup dans la neige. Conclusion : un loup nourri avec deux chiens.

Souffrance des animaux
A voir ce qu'il reste, nous pouvons imaginer la souffrance endurée par ces deux chiens devant les quatre autres.  C'est la même chose pour les moutons, veaux et ânes. Et les volailles qui n'échappent pas aux carnages de ces prédateurs. Quelle parade ? Aucune ! Sauf à imaginer que les villages soient barricadés comme la prison américaine de Guantanamo avec des grillages de 3 mètre de haut ? Mais est-ce l'humain qui doit vivre en cage ou l'animal ? Bien joli d'imaginer la cohabitation lorsque les conseilleurs sont bien installés hors des lieux à problèmes. Doit-on continuer à écouter ces conseils qui, en 20 ans, se sont avérés un total fiasco ? Les éleveurs et les habitants des vallées montagnardes doivent-ils continuer à vivre dans la crainte du loup ?
     t

(source interne)


 


chasseurs chassés

                      

                  

 

                  

TATOO LOUP

            

PEINTURES LOUP

       

                    

          

       

            

HISTOIRES EN LIMOUSIN

Pour Halloween, lamontagne.fr vous replonge dans trois histoires vraies mystérieuses survenues en Auvergne et en Limousin.
Au menu : une ferme maudite, un château hanté et même un loup-garou ! 

Ce n’est pas la première fois que la chapelle de Vaulry, perchée sur les monts de Blond, fait les frais de vandales de passage. Un vitrail cassé par ici, un graffiti par là. Mais en cette nuit de février 1991, les destructions ont pris une ampleur spectaculaire. Les bancs ont été réduits en cendre, les vitraux brisés, la statue de la Vierge éparpillée en mille morceaux. Même le sol de ciment est crevassé, comme si les enfers avaient frappé en dessous. 

Au village, certains évoquent une messe satanique… Ils ne sont pas au bout de leurs surprises. 

Un cri interminable
Tout dérape le jour où deux journalistes locaux se rendent à la chapelle, par une nuit de pleine lune, pour comprendre ce qu’il s’y trame. Sur place, ils rencontrent trois hommes qui disent être présents par curiosité. Soudain, l’un d’eux semble pris d’une crise de démence. Il se rue devant la porte défoncée de l’édifice et pousse un cri interminable. Puis se retourne vers les journalistes, se met à quatre pattes et grogne, la bave aux lèvres. Ses yeux sont exorbités, son visage cadavérique. Sidérés, les deux reporters prennent leurs jambes à leur cou. Mais l’individu les poursuit. Dans l’obscurité, ils parviennent finalement à le semer.

  

Le lendemain, ils racontent leur étonnante rencontre dans leurs médias respectifs. En lâchant un nom qu'on pensait oublié : loup-garou. La chapelle de Vaulry souillée par un homme-loup ? Au village, certains en sourient. D’autres se souviennent des mille légendes qui courent sur les monts de Blond. Ce chien mystérieux qu’on apercevrait à l’orée du bois. Cette femme décapitée qui hanterait les berges de la Glane. La statue de la Vierge, perchée en haut de l’édifice, qui tournerait la tête pour suivre le mouvement des visiteurs…

En revenant de l'Apocalypse 

La mèche est allumée. Les médias nationaux découvrent Vaulry – c’est l’époque de La Cinq de Berlusconi – suivis par les journaux du monde entier, de l’Angleterre jusqu’au Japon. 
Au Relais des randonneurs, unique bar de ce village de 432 âmes, les langues se délient, aidées parfois par la boisson : « Moi aussi, je l’ai vue, la bête ! ». Entre campagne dépeuplée, superstitions bien ancrées et presse déchaînée, le terrain était propice au retour des vieilles croyances. 
Mais tout le monde ne cède pas à la psychose et les théories pour expliquer l’étrange face-à-face se multiplient. On dit que la chapelle est un lieu de rendez-vous pour les jeunes alcoolisés ou drogués qui reviennent de la boîte de nuit d’à côté, la bien nommée « l’Apocalypse ». Les deux journalistes ont-ils été témoins d’une crise de délire sous ecstasy ? 
De semaine en semaine, le tohu-bohu médiatique ne faiblit pas. À tel point qu’un jour de juin, un habitant de Vaulry âgé de 25 ans se confie à la mairie. Et avoue tout. Quatre mois plus tôt, accoudé au bar, il avait entendu les journalistes évoquer les vandales de la chapelle. S’inspirant des légendes locales, il avait eu l’idée de cette blague… Sans penser au tumulte qu’elle provoquerait. Le loup-garou, bave aux lèvres ? C’était lui. 

Aujourd’hui, à Vaulry, on préfère oublier. L’un des deux journalistes est mort, l’autre travaille désormais pour la presse "people". Mais la chapelle a été reconstruite, grâce à la volonté des paroissiens. Catholiques et communistes réunis, comme dans le film Don Camillo. D’ailleurs, à propos de saga, il y avait un feuilleton qui marchait bien à la télévision, le vendredi soir sur M6 cet hiver 1991. Cela s’appelait La malédiction du loup-garou.

 

 

                                                                                                                               Oupouaout

Les Égyptiens invoquaient Oupouaout, le dieu à tête de loup, afin qu'il ouvre le chemin au pharaon mort qui regagne le royaume d'Osiris en le gardant dans sa lumière et en le protégeant des embûches de la nuit, ce dieu loup devint le protecteur de la ville d'Assiout, appelée Lycopolis (ville du loup) par les Grecs, ces derniers considéraient les loups comme les animaux du dieu solaire Apollon, auxquels on les offrait en sacrifice. On croyait que ce dieu rencontrait les loups durant son séjour hivernal dans les lointaines régions du Nord. Ainsi pour ces deux peuples méditerranéens le loup évoquait-il, non pas la lumière éclatante, mais plutôt la lumière inquiétante et froide de la nuit ou de l'hiver. Dans la langue Grecque primitive les deux termes désignant la lumière et le loup étaient si proches qu'ils finirent parfois par se confondre : "Apollon Lycien", selon les interprétations, désigne soit le dieu de la lumière soit le dieu destructeur de loups. De même, on a pu rapprocher le nom du dieu Gaulois de la lumière, Belen ou Belenos, du terme "Bleis" qui désigne le loup dans la langue Celtique.

La légende du loup blanc

 

L'histoire que je vais vous raconter remonte à la nuit des temps.

A cette époque, la terre était recouverte de vastes forêts sans fin, 
certaines étaient inextricables et les voyageurs égarés retrouvaient rarement leur chemin.

En ces temps là, les loups vivaient nombreux, ils formaient des clans très hiérarchisés, 
intelligents, forts et courageux, ils n'avaient d'autres ennemis que les hommes.

Les hommes quant à eux nourrissaient une haine profonde envers les loups 
et lorsqu'ils se trouvaient face à face, il était rare que tous deux survivent à cette rencontre.

A peine l'enfant des hommes marchait, qu'il avait appris à haïr le loup.

Chaque décennie écoulée, les loups, uniquement les chefs de clan 
et quelques élus entreprenaient le grand voyage.
 
De toutes les régions du Nord de l'hémisphère, ils convergeaient en un même lieu,
 
une vaste clairière au centre d'une forêt profonde et noire,
 
quelque part dans un pays que l'on appellera plus tard la France.

Certains venaient de très loin, c'était le grand rassemblement 
au cours duquel les loups mâles et femelles encore solitaires allaient sceller une nouvelle alliance,
 
ils venaient là trouver le compagnon d'une vie.

Les chefs partageaient leur savoir et les jeunes bâtissaient leur descendance.

Cette année là, Loup blanc, chef de clan encore solitaire 
venait pour y trouver une compagne, chemin faisant il pensait au lourd secret qui était le sien.

Quelques mois plus tôt, au cours d'une chasse, il avait découvert une jeune femme évanouie dans la neige fraîche. 
Il s'était approché d'elle doucement, avec méfiance comme on lui avait toujours appris,
 
de longues minutes s'étaient écoulées ainsi, quand soudainement la jeune femme bougea,
 
elle entrouvrit les yeux et loin d'être terrifiée par la vue du loup, elle lui sourit.

Elle tendit une main et caressa la fourrure de l'animal, 
celui-ci accueillit cette marque d'affection d'abord avec surprise puis bientôt avec plaisir.
 
Sans savoir qu'il pouvait la comprendre, elle lui expliqua sa peur
 
lorsqu'elle s'était vue égarée dans la forêt, en entendant du bruit,
 
elle s'était mise à courir sans voir une grosse branche qui barrait le chemin,
 
elle avait trébuché lourdement et s'était évanouie.

Tout en lui parlant elle n'avait cessé de le caresser. 
Elle le regarda droit dans les yeux et lui demanda de l'emmener jusqu'au village,
 
seule dit-elle, je ne retrouverai jamais ma route.

Il s'exécuta, il la reconduisit jusqu'à l'entrée du village et longtemps il resta là, 
à la regarder partir, même lorsqu'il ne pouvait plus la voir.

De retour dans la tanière du clan, il comprit qu'il ne serait plus jamais le même, 
jamais plus il ne verrait les hommes de la même manière.

Il se prit même à revenir guetter l'entrée du village dans l'espoir de l'apercevoir.

A de nombreux kilomètres de là, une louve et son frère cheminaient au côté d'un chef de clan, 
ils faisaient eux aussi route vers le grand rassemblement.

La louve Calypsone venait y faire alliance, elle l'espérait depuis longtemps mais depuis l'été dernier, 
elle était habitée par la peur, son chemin avait croisé celui d'un gentilhomme blessé,
 
au lieu de le dénoncer à la meute comme il se doit, elle l'avait caché,
 
recouvert de feuilles et de branchages et l'avait nourri jusqu'à ce qu'il puisse se débrouiller seul.

L'homme n'avait jamais manifesté la moindre crainte face à la louve, 
au contraire il aimait à lui parler, à la caresser,
 
il lui faisait des confidences comme il l'aurait fait à un des ses semblables.
 
Il rêvait d'un monde où les hommes et les loups feraient la paix, un monde où la haine de l'autre n'existerai plus.

Un soir alors que Calypsone venait le retrouver, 
il était parti en laissant sur le sol son écharpe, un peu de son odeur qu'elle prit plaisir à renifler.

Souvent, depuis lors, elle venait s'allonger au pied de l'arbre qui avait été le témoin de leur amitié.

La clairière sacrée était prête, tous les participants s'étaient rassemblés en plusieurs cercles, 
au milieu se trouvaient les solitaires, il était de coutume de s'observer
 
et lorsqu'un loup mâle trouvait une louve à sa convenance,
 
il s'avançait au milieu du cercle, puis de là en rampant il se dirigeait vers l'élue.

Ce soir sacré, lorsque Calypsone aperçu Loup blanc, 
elle reconnut immédiatement le compagnon qui habitait ses rêves, celui qu'elle avait toujours attendu.

Aussi, bousculant toutes les règles, elle s'avança vers lui, sans crainte, le regardant au fond de ses prunelles dorées.

Loup blanc, comme s'il avait toujours su ce qui allait arriver, 
accepta Calypsone comme compagne sans se formaliser de la façon cavalière
 
qu'elle avait utilisée pour arriver à ses fins.

La nuit même leur union fût scellée. Le grand sage donna son accord après avoir vérifié 
qu'ils n'appartenaient pas au même clan et que leurs deux statures s'harmonisaient entre elles.

La louve fit ses adieux au clan qui l'avait vu grandir et se prépara au voyage de retour.

Leur périple fût sans histoire.

Inconsciemment ou pas, Loup blanc construisit leur gîte 
non loin de l'endroit où il avait découvert la jeune femme l'hiver dernier.

Au printemps de l'année qui suivit, Calypsone donna naissance à deux louveteaux, un mâle et une femelle. 
Avant de mettre bât, elle avait avoué à Loup blanc le parjure qu'elle avait fait à sa race
 
en cachant et en nourrissant un humain.
 
Loup blanc lui avait à son tour confié son secret et depuis lors ils ne formaient plus qu'un.

Une nuit, ils furent réveillés par des cris qui les fit sortir de leur tanière, 
ils aperçurent au loin une fumée épaisse, un incendie embrasait le ciel.
 
Les cris durèrent longtemps et au petit jour une odeur âcre parvint jusqu'à eux.

La magie des loups en ces temps là était grande et leur haine des humains encore plus grande, 
plusieurs clans s'étaient unis pour détruire un village qui avait tué plusieurs des leurs.
 
Ceux qui n'avaient pas péris dans l'incendie, furent dévorés pas les loups.

Loup blanc rassembla sa compagne et ses petits 
et décida de s'éloigner à tout jamais de ces contrées barbares,
 
il voulait un monde différent pour sa descendance.

Au même moment, un homme et une femme, 
seuls survivants du massacre fuyaient eux aussi l'horreur de la nuit.

La légende dit que la route des loups croisa celle des humains

Qu'il reconnu la jeune femme qu'il avait secouru de même 
que Calypsonne reconnu l'homme comme étant celui qu'elle avait caché dans les bois.

On dit aussi qu'ils firent chemin ensemble jusqu'à une grande clairière.

Uniquement avec leur courage, ils bâtirent un monde nouveau 
où tous ceux qui vivaient sans haine furent les bienvenus. Les humains comme les loups...

Loup blanc fût à l'origine d'une nouvelle race de loups, plus proche de l'homme 
et qui bien des années plus tard donnera naissance à cette race de loup civilisé que l'on appellera le Chien .

Source: Rachel Louve...www.lespasseurs.com


 

 
predateurs de la prehistoire les loups